« Cause Commune » présenté à Lausanne Région

En février, Alain Plattet, co-auteur du projet « Cause Commune » a présenté la méthode d’action-recherche devant le public de Lausanne Région. Les représentant·es de 27 communes ont ainsi été familiarisé·es avec la politique d’action sociale qui permet aux Communes d’internaliser la gouvernance de processus participatifs intergénérationnels pour améliorer leur cohésion sociale. Retrouvez ci-dessous les informations qui leur ont été transmises.

Grâce à un projet pilote mené à Chavannes-près-Renens en collaboration avec le centre national de recherche universitaire LIVES (2019 – 2023), de nombreux conseils et outils de gouvernance ont été créés. Cette démarche a été soutenue (2019-2022) par les Directions Générale de la Santé (DGS) et de la Cohésion sociale du canton de Vaud (DGCS), ainsi que par la Fondation Leenaards et l’Université de Lausanne.

Concrètement, elle propose :

Une méthodologie d’action sociale qui doit-être menée par une Service Communal ad hoc (Cohésion sociale) sur 4 étapes principales qui s’étagent sur 2 ans : 

  1. Une phase de rencontre et d’écoute de la population qui dure de 6 à 9 mois, constituée de rencontres et d’entretiens pour collecter des informations sur le quotidien des habitant·es ;
  2. Une phase de réflexion et de co-construction avec les habitant·es qui dure de 4 à 6 mois et qui s’appuie sur des rencontres de groupes par génération, pour travailler à l’amélioration de thématiques diverses ;
  3. Une phase de coordination avec les différents élu·es et Services communaux, qui dure de 4 à 6 mois, pour vérifier la faisabilité des projets et les affiner grâces aux expertises de chacun des Services concernés ;
  4. Une phase d’action et de communication qui dure de 4 à 6 mois, permettant d’évaluer la démarche et de diffuser les résultats, notamment par l’organisation d’un Forum Intergénérationnel, la réalisation de papillons publicitaires, d’articles dans les journaux locaux, etc. 

Après deux ans, le cycle se répète dans d’autres quartiers. La démarche est éprouvée et reconnue pour permettre de soutenir et générer de l’implication citoyenne avec un nombre important de personnes de tous âges, qui s’impliquent dans des groupes de gestion et d’activités diverses. En moyenne, après un cycle de 2 ans de développement, une quinzaine d’activités autogérées sont développées et gérées par les habitant·es. Une fois le nombre définit de quartiers visités, la démarche se termine.

Le processus, rapprochant les élu·es, l’administration et ses différents Services, les différent·es acteur·trices sociosanitaires, les chercheur·es et les citoyen·nes, il favorise également un impact sur la fréquentation et l’utilisation des espaces urbains des quartiers (réfection de places publiques, aménagements de différents éléments de loisirs et sportifs, amélioration des lieux de collecte des déchets, etc.).

Notons qu’une fois les projets lancés, les habitant·es ne sont pas laissé·es pour compte. Le Service communal en charge et l’ensemble de l’administration continuent de les suivre et de les soutenir comme tout autre partenaire actif sur le territoire communal.

La professeure de Qi Gong – Badema, donne un cours, durant la journée de « l’Alimentation dans tous ses états » (9 octobre 2021, SCS).

Une collaboration avec des ressources universitaires, comme le centre de recherche national LIVES, pour évaluer la qualité de vie sociale de la population par des enquêtes sous forme de questionnaires distribués à toute la population, mais également de collaboration avec les habitant·es.

Répétée chaque 2 ans (pour assurer un caractère longitudinal), ces enquêtes permettent d’évaluer et identifier des effets de causalité de thématiques sociosanitaires actuelles et de tenter d’y répondre de manière ciblée et efficace. 

Mère et enfant sont interviewés par Mme Natacha Mayor – animatrice socioculturelle, pour mieux comprendre le quotidien des quartiers Sud (2021, SCS). 

Exemples de résultats :

  1. À Chavannes-près-Renens, au sein du quartier de la Blancherie (1er cycle réalisé en 2019), la démarche a permis de mettre en place une quinzaines d’activités autogérées (dans un local communautaire mis à disposition), mais également de créer une nouvelle place publique à la Blancherie (avec des aménagements de sport et loisir, mais également la refonte complète des lieux de dépose et de collecte des déchets).
  2. Lors de son 2ème cycle dans les quartiers Sud, les réflexions des habitant.es et de l’administration ont permis d’aménager des yourtes mongoles sur un terrain de foot sablé du quartier de la Plaine afin de se coordonner pour la création d’un marché chavannois et de diverses activités de loisir. 
  3. Les différents cycles menés font qu’aujourd’hui, au travers de l’ensemble des activités proposées, plus de 75% de la population connait et apprécie Cause Commune et quelques 25% participent aux activités. La qualité de vie de Chavannes-près-Renens a largement bénéficié de ce dynamisme social.  
  4. La enquêtes à large échelle menées par le projet ont été très investies par les habitant·es qui ont répondu massivement aux questionnaires. Plus de 25% de la population a répondu en 2019 (1400 personnes) et environ 14% en 2022 (900 personnes).
  5. La rédaction de rapports succins et une communication active à leurs sujets, ont permis de synthétiser des milliers d’informations récoltées (via les entretiens avec les habitant·es et les questionnaires) en quelques indicateurs clairs (cohésion sociale, sécurité économique, intégration sociale, pouvoir d’agir, santé et structures), ainsi que par des photos cartographiques (répartition et intensité des indicateurs sur des cartes communales).

Transférabilité de Cause Commune : l’ensemble des outils est disponible sur le site internet www.causecommune.ch. Cette boîte à outils permet à n’importe quel commune de s’inspirer de près ou de loin du projet mené à Chavannes-près-Renens. Un accompagnement peut être demandé au centre LIVES pour l’implémentation de ceux-ci au sein d’une commune.

M. Benoit Frund – vice-recteur transition écologique et campus, Mme Loubna Laabar – Syndique de Chavannes et M. Dario Spini – fondateur de LIVES se rencontrent au Vortex (2021-SCS).

Cause Commune est une démarche innovante pour :

Distinctions et valorisations : en 2020, Cause Commune a été sélectionnée – suite à un sondage mené à la demande de l’Académie Suisses des Sciences Humaines (ASSH) par gfs.Berne, comme l’une des trois « best-practice Suisse », parmi plus de 927 autres projets réalisés sur l’entier du pays, essentiellement pour sa capacité de créer une dynamique participative et inclusive de tous les âges.

L’expérience de Cause Commune est également valorisée comme un exemple vertueux de projet participatif de santé sociale dans le cadre d’une étude de la Direction Générale de la Santé et du ColLaboratoire UNIL sur l’amélioration de la qualité du système de soins vaudois. Un témoignage vidéo présente le projet : Voix de la santé – une démarche participative pour améliorer la qualité et la sécurité des soins | État de Vaud (vd.ch).